L'entreprise Les Jouets de Fanny et ses jouets en bois

Dans le Cantal - Les Jouets de Fanny, l'aboutissement du rêve d'enfance de Stéphanie

 

Nouveau logo de Les Jouets de Fanny

 

Fille d'un papa collectionneur de jouets, Stéphanie Pertus s'est lancée avec enthousiasme dans la fabrication de jouets en bois en 2010. Encouragée dans sa démarche par son compagnon, elle a fondé l'atelier "Les Jouets de Fanny" à proximité du bourg de Velzic.

"Passionné par les jouets anciens, mon papa collectionnait des automates, des voitures miniatures de la marque Dinky Toys et des jouets en bois. Enfant, je le suivais dans des bourses d’échanges, des brocantes, relate avec un brin de nostalgie et le sourire aux lèvres Stéphanie Pertus, jeune femme au visage rieur. Lorsqu’il parlait des jouets, ses yeux brillaient et son visage s’illuminait ! Ma maman, collectionnait elle aussi automates. Toute mon enfance, a baigné dans cette ambiance et sans m’en rendre compte je m'en suis imprégnée. Je n’aurais pas imaginé qu’elle m’influencerait autant dans mes choix futurs."

 

 

 

Stéphanie et son cheval à bascule

Stéphanie, en compagnie d'une version de son cheval à bascule

 

Une formation à Decazeville, réalisée dans le cadre de l'Afpa

Dans une "première vie", après avoir décroché un diplôme d'éducatrice spécialisée Stéphanie travaille auprès d’enfants autistes ou atteints de troubles du comportement, dans le service de pédopsychiatrie d’un hôpital, entre 2006 et 2008. Tout en créant un atelier de peinture pour ses jeunes protégés, durant ses journées elle rêve de fabriquer des jouets en bois. Passionnée par son métier d’éducatrice, mais déçue par ses conditions de travail, au fil des ans son désir de tourner la page se fait plus pressant. Durant cette période de sa vie, sa rencontre avec Stéphane Bernard, son futur compagnon, alors menuisier de métier, va contribuer à son changement de cap professionnel.

 

 

"Lorsque j'ai fait part à Stéphane de mon souhait de fabriquer des jouets en bois et de suivre une formation, il m'a soutenu sans hésitation, se souvient notre trentenaire dotée d’une énergie rare et d'une gaité communicative. Grâce à l’Afpa (Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes), je suis donc partie neuf mois en formation de menuiserie à Decazeville, dans l’Aveyron. Rapidement, je me suis retrouvée en salopette à dégauchir et raboter des pièces de bois. J’étais la seule fille au milieu de quinze gars. Au début, j'étais un peu déroutée mais cette formation m’a vite passionnée. Chaque jour, je mettais en pratique de nouvelles techniques." Au centre Afpa de Decazeville, Stéphanie assimile les indispensables techniques de base de la menuiserie et décroche un certificat de compétence.

 

L'atelier dans lequel travaillent Stéphanie et Stéphane

A l'écart de Velzic, l'atelier dans lequel travaillent Stéphanie et Stéphane

 

 

Le soutien de Cantal Initiative et de la Chambre des Métiers du Cantal

Le savoir-faire lié à la fabrication de jouets en bois, notre jeune femme va l’acquérir tout simplement sur le tas. Déterminée à créer son entreprise, de retour dans son département elle se tourne vers Cantal Initiative et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Aurillac. "De l’association Cantal Initiative, j’ai obtenu un prêt d’honneur de 3 000 € à taux zéro. La Chambre des Métiers d’Aurillac m’a, elle, aidé à établir mon budget prévisionnel et à choisir mon statut de micro-entrepreneuse. J'ai, par ailleurs, bénéficié de l'Aide à la Création ou à la Reprise d'une Entreprise (ACRE), correspondant à un abattement sur mes charges sociales pouvant aller jusqu’à trois ans."

 

Le rabotage d'une planche

Avant sa découpe, une pièce de bois est passée à la raboteuse

 

 

 

Antoinette, la poulette

"Antoinette, la poulette", une marionnette à fils en bois massif

 

Aujourd’hui, la jeune femme et son compagnon travaillent de concert dans l’atelier d’une ancienne menuiserie, proche du bourg de Velzic, planté au coeur de l’accueillante vallée glacière de la Jordanne. Là, le couple loue un confortable et fonctionnel espace de travail, de deux cent mètres carrés, situé à deux pas de leur appartement. Marchand de bois de chauffage, leur propriétaire leur loue également une dégauchisseuse et une raboteuse, deux coûteuses mais indispensables machines à bois. Stéphanie et Stéphane, imaginent et fabriquent ainsi leurs petites "deudeuches", "Salers volantes", "Yo-yo bonhommes", robots "Mano" et bien d'autres créations, dans de bonnes conditions.

 

Des jouets en bois massif, robustes, amusants et colorés

"Margot, la vache au lait bio",  "Marcel, le mouton rebelle", "Léon, le hérisson", nos artisans ne manquent ni d’humour, ni d’imagination pour baptiser leurs attendrissantes créations. Pour tous leurs jouets, auxquels ils donnent des formes souvent inédites, ils utilisent des essences nobles comme le hêtre, le chêne, le châtaignier. Des créations peintes ou vernies, dont le couple soigne les assemblages afin d'assurer leur longévité. "Nos jouets doivent être de qualité et avoir une forte identité. Notre clientèle ne doit pas avoir l’impression de les avoir déjà vu ailleurs."

 

 

Le Yadago, développe la dextérité

Le "Yadago", développe la dextérité des petits et des grands

 

Une inspiration, puisée dans des souvenirs d'enfance

Sa créativité débordante, notre menuisière la puise le plus souvent dans ses souvenirs d’enfance, dans son imaginaire peuplé d’animaux colorés. Dessin, découpe, ponçage, assemblage et peinture, elle et Stéphane réalisent toutes les étapes menant à la naissance d’une pièce. Toutefois, "pour satisfaire une demande croissante, concernant la découpe de nos puzzles nous faisons aujourd'hui appel aux services d'une entreprise de l'Allier, précise Stéphanie. Nous nous dégageons ainsi un temps précieux pour d'autres tâches. Mon conjoint a arrêté son activité de menuiserie générale et m'a rejoint à temps plein à la fabrication des jouets. Depuis le 1er juillet 2019, nous sommes officiellement Conjoints Collaborateurs."

 

 


De leur activité singulière, Stéphanie et Stéphane dégagent deux revenus modestes. "Notre objectif, est d'atteindre deux revenus plus conséquents et peut-être de passer du statut de conjoints collaborateurs à celui d'associés de notre petite entreprise." Le couple, commercialise ses jouets sur son site web, dans leur boutique "La petite Fabrik", de Salers, de mai à septembre. Tous les étés, "Les jouets de Fanny" sont en outre présents à la Maison de site du Puy Mary et toute l'année à La Fabrik, un espace associatif et collectif Aurillacois. Depuis l'été 2019, ils sont également commercialisés par trois boutiques "partenaires" dont la Coopérative de la Ronde des créateurs, à Turenne (Corrèze). Enfin, nos artisans vendent leurs créations sur quelques salons dont les Artisanales de Chartres, des marchés de Noël.

 

Des planches pour la fabrication des jouets

Un stock de planches utilisées pour la fabrication des jouets

 

 

Margot, la nouvelle vache au lait bio

"Margot, la vache au lait bio" - Photo Les Jouets de Fanny ©

 

Des visites adaptées à des groupes d'enfants d'écoles, de centres de vacances

"En collaboration avec l'Union nationale des Centres sportifs de Plein-Air (UCPA), un jour par semaine, l'été, nous accueillons une vingtaine d'enfants en séjour nature à Lascelles, au pied du Puy Mary. Nous leur faisons découvrir notre métier et décorer une boite de petit aventurier qu'ils peuvent emporter avec eux." Le reste de l'année, le couple propose des visites, de son atelier, d'une à deux heures 30. Lors de la plus longue de ces visites, chaque enfant présent élabore un jouet qu'il peut emmener chez lui. A travers leur entreprise "Les jouets de Fanny", Stéphanie et Stéphane s'inscrivent dans la continuité du riche passé cantalien de fabrication de jouets en bois incarné, de 1937 à 1985, en particulier par l'entreprise Dejou, d'Arpajon-sur-Cère.
 

Reportage Jean-François Rivière (texte et photographies) - Des Campagnes Vivantes ©

 

Pour aller plus loin :

https://fannyjouetsbois.com ; La page Facebook des Jouets de Fanny ; http://www.velzic.fr

La chaîne Youtube des Jouets de Fanny

 

Mano, le robot rigolo

Mano le robot

En frêne et merisier, Mano le robot est articulé grâce à un système, d'élastiques, associé à des perçages et des rainures lui permettant de prendre "au minimum 2, 52 trillions de positions", lance en souriant Stéphanie. Les positions les plus étonnantes et amusantes peuvent être données par les enfants, de trois à 99 ans, jouant avec ce robot coloré haut de vingt et un centimètres, vendu 65 €. Unique, chaque exemplaire est numéroté et garanti à vie. Une tige en métal montée sur un socle en frêne permet d'exposer Mano grâce à un perçage réalisé sur ce robot. Afin de dissuader les contrefacteurs aux aguets de nuire, "nous avons déposé ce modèle auprès de l'Institut National de la Propriété Industrielle." Actuellement, nos artisans cantaliens proposent à leur clientèle une trentaine de jouets  (puzzles, véhicules, mobiles ...) et autres objets (meubles, bijoux ...) différents.

Photo et vidéo, concernant Mano le robot, Les Jouets de Fanny ©

Un plan d'accès, à l'atelier des Jouets de Fanny - Velzic

Un plan d'accès, à la boutique La Petite Fabrik - Salers

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